La mort de Rudolph Estenia [RP Solo]

11 Février 655, 17h15
Centre Pénitentiaire Gouvernemental de Haute Sécurité de Hevius
- Prisonniers d'Exception -

Dix-huit jours. Cela faisait dix-huit jours que le Professeur Estenia avait été arrêté, et très rapidement emprisonné dans la Prison de Haute Sécurité d'Hevius. Là, il attendait dans le noir, séparé de son pokémon qui avait été enfermé dans une cage blindée située dans le Bureau du maître des lieux, qui se faisait appeller le Colonel. Dans cet état d'isolement, Rudolph ne parvenait même plus à savoir depuis quand il était séquestré, ni même quelle heure de la journée il était. Devenu à demi-fou - tout du moins plus que d'habitude - par un tel isolement, le décadent généticien parlait tout seul dans un langage incompréhensible. Dans son esprit, le chaos régnait. Tout autour de lui, il entendait successivement les autres prisonniers de la prison se faire torturer méthodiquement par le Colonel, et revenir soit à l'état de mort-vivant au sens premier du terme, soit à l'état de macchabée. Cette prison était la plus inhumaine de Megalelion, l'administration pénitentiaire laissant le Colonel oeuvrer en toute liberté, sans le moindre contrôle. Résultat : en moins d'un mois, les statistiques ne cessaient de gonfler au niveau du taux de suicide et de décès des prisonniers. Les co-détenus étaient au nombre de 349 le jour de l'arrivée du Professeur Estenia, le 24 Janvier. Aujourd'hui, il n'était désormais plus que l'unique survivant. Apparemment, le Colonel voulait se débarasser de tous les autres prisonniers avant de pouvoir s'amuser sur Rudolph.

Et le jour de son interrogatoire était désormais arrivé. Ainsi, quelque part dans la soirée, un geôlier ouvrit enfin la cellule d'Estenia, à demi-dément. Cet homme était extrêmement musclé et de constitution robuste, et comme tous les gardiens sa sensibilité à l'égard de la racaille qui peuplait ce lieu de non-droit était à peu près nulle. Prenant à la manière d'un fossoyeur le corps amorphe de l'ancien généticien attitré de la Sylphe SARL, il sortit ensuite des geôles pour se diriger vers la Chambre d'Interrogatoire du Colonel, y entrer, saluer le terrifiant chef de la prison, déposer sans la moindre délicatesse le corps de Rudolph Estenia sur une table d'opérations sophistiquée par une multitude de boutons et de circuits électroniques servant à la torture des prisonniers, avant de repartir prendre un café avec ses autres collègues gardiens comme si de rien n'était.

Rudolph Estenia était à présent à la merci de son bourreau. L'Homme, richement vêtu d'une armure en argent immaculée du sang encore humide de ses victimes précédentes - toute la salle de torture était d'ailleurs ensanglantée et on pouvait même voir une pile de cadavres au fond de la pièce, qui n'attendaient que d'être jetés dans la fosse commune du centre pénitentiaire sans autre forme de procès - se rapprocha alors du corps amaigri par une quinzaine de jours sans la moindre nourriture, et appuya sur un bouton situé sous la table d'opérations tout en soupirant. Soudainement, un intense choc électrique d'une centaine de volts (mais en dessous de la dose mortelle de 273 Volts) réveilla en sursaut le Professeur. Esquissant un sourire démoniaque de pulsions perverses, le Colonel hurla ensuite à son prisonnier :

- Buona Sera, Professeur Estenia. Oh, je m'excuse de vous avoir fait attendre, mais je ne pouvais pas faire honneur à votre visite dans notre établissement sans vous traiter comme votre rang le mérite sans entrainement préalable. Mais rassurez-vous, je me sens prêt maintenant. Donc, je me présente : je suis le Gouverneur-Colonel Raspoutine de cet humble établissement, et j'ai l'honneur de vous interroger. Allons allons, n'ayez pas peur : je suis sûr que tout se passera parfaitement...Avant de commencer, je vais vous énumérer les Charges que le Gouvernement Public vous reproche :

* Détournement des Subventions Publiques à des fins scientifiques illégales
* Violation de la Loi sur les Thérapies Géniques du 6 Janvier 655
* Abus de Confiance

Plus précisement, mes supérieurs aimeraient que vous nous donniez le code d'accès à vos banques génétiques afin que ce que vous faisiez au cours de vos ignobles expériences soit enfin rendu à la Sylphe SARL comme réparation pour vos méfaits. Nous savons qu'il s'agit d'un code alpha-numérique à 4 chiffres : le premier caractère est une lettre, les trois autres sont des chiffres. Donnez-le nous, si vous ne voulez pas perdre votre tête...Plus qu'actuellement tout du moins.

Rudolph Estenia n'en revenait pas : bien qu'encore l'esprit à moitié fou, son cerveau commençait à refonctionner comme normalement : la Sylphe SARL lui avait intenté un procès afin de mettre la main sur ses recherches, profitant de son enlèvement ! Et de surcroit, ce Colonel voulait le priver du fruit d'années de recherches ! Il n'en était clairement pas question. Rudolph répondit donc :

- Allez au diable pauvre bureaucrate, jamais je ne vous laisserais mettre la main sur mon Trésor. Vous m'entendez ? JAMAIS !

Face à cela, le Colonel Raspoutine éclata de rire avant de répondre :

- Ils disent tous ça. Alors pour la peine, 300 Volts ! Si vous refusez toujours après ça, je devrais en venir aux procédures plus...Létales, si vous voyez ce que je veux dire pauvre fou.

A ces mots, il appuya de nouveau sur ce fameux bouton sur lequel il avait appuyé tout à l'heure afin de le réveiller, laissant Rudolph souffrir le martyr dans une décharge électrique intense et mortelle. Quand la décharge se stoppa enfin, le Professeur avait la peau qui commençait à se brûler suite aux chocs électriques. Allait-il y laisser sa peau ? Non, cela ne pouvait pas finir maintenant...En plein désespoir et tandis que face à ce mutisme dans lequel il s'enfermait désormais son bourreau avait sorti d'un tiroir une scie électrique tranchante comme le verre, il vit soudain sur sa gauche, derrière l'homme, une cage métallique dans lequel son pokémon le regardait souffrir avec tristesse. Dans les minutes suivantes, Raspoutine continuait donc à torturer l'infortuné professeur, enchaînant chocs électriques croissants et mutilations physiques sur ses mains, ses bras, ses jambes. Rudolph Estenia était désormais totalement sanguinolent, et sa situation était désormais critique. S'il n'était pas rapidement soigné, il mourrait...

En voyant de telles horreurs, son Galekid était traumatisé. Il devait le sauver ! Son Maître ne l'avait pas maltraité après tout, et lui avait fait atteindre une puissance défensive exceptionnelle pour un si jeune Galekid. Il devait sauver son Seigneur ! Ainsi, pris à la fois de rage, de colère, et de tristesse, Galekid sentait monter en lui la puissance. Sa chaleur interne montait, montait...et, progressivement, une aura grisâtre très intense l'entoura, faisant fondre progressivement sa cage sous la chaleur, le métal se mélangeant à son métabolisme. Pendant ce temps bien entendu, le Colonel, ne se rendant compte de rien, continuait de torturer le Professeur, qui hurlait de douleur. Et ces hurlements ne faisaient qu'accroître la colère de Galekid : personne ne devait faire du mal au Professeur, son destin était de le protéger ! Ainsi, dans un élan heroïque, Galekid - qui avait en fait réussi à former une Gyroballe autour de lui extrêmement résistante - fonca telle une fusée sur Raspoutine, se plantant et transperçant littéralement le Colonel, qui se mit alors à noyer dans son propre sang, tout en permettant à Galekid de retrouver enfin Rudolph Estenia. Mais son maître était très affaibli : il n'avait plus de mains, ses jambes ensanglantées ne lui permettaient plus de marcher et tout son torse était troué de part en part par des blessures béantes. Dans une ultime phrase, l'ancien Professeur d'Hevius souffla à son pokémon :

- Merci...mon...ami. Mais...tout est...fini à présent. Pars...je ne mérite...plus de vivre...Retrouve...ta liberté...et laisse le monstre...que je suis...mourir comme...je le mérite. Je me suis trompé....sur...les...pokémons...et...sur tout...le reste...Désolé...l'avidité...tel est le vice...de la Science...Il est trop...tard...pour moi...à présent...

En entendant cela, Galekid pleurait désormais à chaudes larmes en voyant son Maître non seulement agoniser et être à l'article de la mort mais, surtout, émettre des regrets sur sa vie passée. Ainsi...même les pires monstres pouvaient avoir des sentiments ? Rudolph Estenia était en train de mourir. Le généticien avide, l'homme ambitieux et désireux de créer le Pokémon Parfait mourrait sous les yeux de son seul ami. Il n'avait jamais compris que les pokémons pouvaient être autre chose que des cobayes, mais aussi des alliés et des amis, dans le bonheur, et surtout dans le malheur. Dans cette salle désormais rouge de sang comme au lendemain de Waterloo, entouré de cadavres et de membres humains démembres par le Gouverneur-Colonel Raspoutine désormais mort, Galekid faisait le deuil d'Estenia. Mais Rudolph était-il vraiment mort ? Etait-ce là la fin d'un des plus formidables esprits de Megalelion ? Ou un recommencement ? L'avenir seul pouvait le savoir, mais Galekid lui-même s'était résolu à attendre la mort avec son Maître. Là-bas, dans l'Autre Monde, ils seraient enfin réunis. Que le monde des hommes est cruel quand l'egoisme prend le pas sur l'altruisme, quand la Technique prend le pas sur la Nature, et quand l'Esprit Rationnel étouffe le Coeur, seul à même d'adoucir un monde où la violence est la base de toute existence...Oui, tel le dernier Samouraï devant le corps sans vie de son Shogun, Galekid attendait la mort. Ou plutôt, la résurrection.

Rudolph Estenia est en train d'accomplir sa Rédemption ! Il acquiert donc la Compétence : Rédemption qui lui permet d'obtenir divers avantages contre les adversaires liés aux ténèbres. Pour plus d'informations, voir le topic consacré aux Compétences de Personnages

» Présentation de Rudolph Estenia [ACCEPTE ***]
» Avidité [RP Duo : Rudolph Estenia / Sebastian Green]
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» La perle rare [RP Solo]