Sebastian Green [RP Solo]

La cloche de l’église sonna. Une, deux, puis trois fois. Dans la ville d’Alba, les yeux se levaient vers le grand bâtiment aux murs de pierre noire.
La cloche sonna une nouvelle fois.
L’église était composée d’un bâtiment principal où avaient lieu les messes et les confessions, ainsi que d’un réfectoire, munis d’une longue table de bois noir et de deux bancs du même bois. Accolé au réfectoire se trouvait le dortoir des prêtres et des nonnes, les deux sexes n’étant séparés que par un mince mur de bois dans lequel on avait aménagé un trou assez large pour laisser passer une personne d’âge adulte, mais également suffisamment discret pour n’être trouvé qu’après une minutieuse inspection. Les nuits sont parfois froides.
Un dernier dortoir était accolé aux deux premiers, et c’est dans celui-ci que nichaient les orphelins recueillis par la paroisse. Ce dernier dortoir était composé de nombreux lits superposés d’à peine 1m 50 de long et de 50 cm de large collés les uns contre les autres.
Dans ce dortoir, Sebastian Green se préparait un sac de voyage, réunissant ses maigres affaires. Il avait accomplit une par une toutes les étapes pour devenir prêtre de l’Eglise Arceutique, refoulant non sans mal sa haine envers ceux qui seraient plus tard ses confrères. Ainsi, il avait désormais 16 ans. Tout du moins, cela faisait 16 ans qu’il avait été trouvé sur le parvis de l’église, qu’il avait été éduqué par celle-ci et qu’il l’avait vu trahir ses propres engagements. Et maintenant, il allait la rejoindre, et peut-être en devenir l’un des plus éminents membres. A moins qu’il ne décide de la faire chuter… Mais qu’importe, il devait pour l’instant finaliser sa formation.
Le seizième coup de cloche sonna.
Sebastian pris son sac et contempla une toute dernière fois l’endroit où il avait vécu jusque là.
Il sortit du dortoir, passa par le réfectoire, caressant les tables d’ébène une dernière fois, respirant l’air froid qui vieillissait là depuis si longtemps.
Il arriva enfin dans le bâtiment principal. Sur les bans siégeaient quelques orphelins qui souhaitaient voir le départ de leur compagnon, afin de s’assurer qu’il ne revienne pas et que leur ration de nourriture soit enfin augmentée. Devant un large pupitre se tenait un vieux prêtre, marqué par les années, qui dirigeait les actions religieuses de la paroisse. Il était habillé d’une longue robe de lin blanc ornée de l’arche dorée, symbole de l’église. Le symbole se trouvait également sur l’immense drap tendu sur le mur du fond de l’église.
Sebastian s’approcha du pupitre. Il remarqua que sur celui-ci trônait un exemplaire du livre des Ecritures Sacrées, qui rassemblait tous les écrits et enseignements légués aux Hommes par Arceus. C’était tout du moins ce que prétendait l’Eglise.
Le jeune homme alla aux cotés du prêtre et s’agenouilla devant lui, ravalant sa fierté. Un jour, ce serait à lui de s’incliner.
Le vieil homme le fit se relever, puis il traça de son index droit un arc de cercle sur le front du garçon.
Puis, il s’adressa d’une voix imposante à l’ensemble de la salle.

–Aujourd’hui, l’un d’entre nous nous quitte. Mais il sera toujours présent en nos cœur, et il en sera de même pour lui quel que soit l’épreuve qu’il affrontera. Prions pour lui.

Puis, il se tourna de nouveau vers Sebastian.

- Sebastian Amadeus Wolfgang Green. Toi qui a parcourus le chemin de la foi dans la quête de l’amour d’Arceus, es-tu prêt à accomplir la dernière étape de ton éducation ?
-Je le suis, mon père
-Très bien. Je te remets donc cette bure, qui symbolise désormais ton appartenance à notre communauté. Reçois également cette pokéball. Elle contient celui qui sera désormais un second frère pour toi. Une nouvelle fois je te le demande : Es-tu prêt à les accepter. Tu deviendras dès lors rattaché à l’Eglise. Elle sera la main de celui qui aide l’homme dans le besoin, mais également celle qui tient le fouet lors de la punition.
-Je le suis, mon père.
-Très bien. Tu vas donc partir pour Merelda, la capitale de notre région. Là-bas, tu recevras la bure blanche qui définira ton statut de prêtre, et tu pourras dès lors voyager à travers Megalelion pour porter la sainte parole aux âmes ayant quitté le droit chemin
-Bien mon père.
-Maintenant, va, mon fils.

Sebastian s’empara de la bure marron tendue par le prêtre. Elle avait de toute évidence séjournée par terre pendant une longue période, à en juger la poussière qui se trouvait dessus. Il l’épousseta rapidement, puis l’enfila par-dessus ses habits habituels. Il pris ensuite la pokéball que lui tendait le vieil homme, et la glissa dans la poche droite de la bute.
Enfin, il se mit à marcher entre les bancs de l’église vers les hautes portes de bois de l’église, les ouvrit en grand, laissant la lumière envahir le lieu de culte.

Sebastian respira à pleins poumons l’air froid qui se dégageait de l’extérieur. On était en plein coeur de l’hiver, et la région n’était pas connue pour être particulièrement chaude. Le voyage serait éprouvant. Mais cela ne le rendait que plus passionnant.
Le jeune homme traversa rapidement la ville. On en était alors qu’aux premières heures du jour, et peut d’échoppes étaient ouvertes. Il arriva enfin à la sortit de la ville. Celle-ci donnait sur une route qui menait droit à Merelda. Le chemin était tout tracé… Il ne restait plus qu’à savoir quand il en sortirait.

Justement, il sortit sa pokéball de la poche, et la lança en l’air afin de découvrir le pokémon que lui avait donné le vieillard. Une fois ouverte, la boule rouge et blanche laissa place à un pokémon bleu/noir, doté de longues griffes argentées ainsi que d’une plume sur le coté arrière gauche de son crâne, remplaçant semblait-il son oreille gauche. Deux pièces ornaient son corps, l’une sur son torse, l’autre sur son front. Cette dernière était fêlée en son centre.
Sebastian s’accroupit, et plongea ses yeux noisettes dans ceux rouge sang du Farfuret.
Ensemble, ils accompliraient de grandes choses… Le jeune homme se releva, regarda son nouveau pokémon, et lui dit solennellement

« Désormais, tu te nommeras Michael. Maintenant, viens. »

Et ils partirent ensemble. Qui sait si ils reviendront…