Avidité [RP Duo : Rudolph Estenia / Sebastian Green]

15 Janvier 655, 14h59

Enfin. Enfin Rudolph Estenia était sorti des terres sauvages de Procellia et retrouvait enfin un lieu civilisé : le grand port maritime d'Estyn, perpétuellement piégé par les glaces mais qui est l'unique liaison de Krateinos - et plus largement des régions sauvages du Grand Nord - vers les régions développées de l'Ouest. Là le Professeur espérait pouvoir embarquer dans un Ferry Brise-Glace afin de revenir à Xothonia vers sa région d'origine, afin de commencer une nouvelle vie à l'écart de cette Sylphe SARL qui ne l'avait que trop longtemps empêcher d'accomplir son destin. Mais avant cela, il devait faire le plein d'équipements bactériologiques afin de pouvoir recommencer à zéro ses obscures expériences, tout en collectant si possible le plus de specimens de travail intéressants, et ce par n'importe quel moyen comme à son habitude. Il était déterminé à installer un nouveau Laboratoire à Hevius, libéré des contraintes du Groupe. Mais la Sylphe allait-elle laisser l'un des esprits les plus prometteurs de Megalelion lui échapper ? Cela aurait été inconcevable, aussi Rudolph savait qu'il devait fuir, se cacher de la vue de ses anciens employeurs pendant un temps plus ou moins long, le temps qu'ils oublient son existence.

Son Galekid était, comme toujours, sur ses épaules, solidement cramponné, épiant avec ses petits yeux circulaires d'un air méfiant les alentours : il sentait une force s'approcher qui pouvait menacer les plans de son Maître. Sur le chemin de Rudolph en effet, dans la principale avenue marchande d'Estyn, un individu habillé d'une manière assez peu commune, secondé par son Farfuret, se rapprochait de lui. Rudolph, au vu de son accoutrement, savait qu'il s'agissait d'un Prêtre de l'Eglise. Il détestait ces gens superstitieux et arrogants. En outre, le Farfuret l'intéressait : ramener à Xothonia des griffes de Farfuret en bonne état aiderait grandement ses recherches. Le Professeur savait presque instinctivement en même temps que son Pokémon que ce mystérieux individu, il devait le suivre. Ainsi, faisant mine de regarder le présentoir d'une boutique afin de laisser passer ce religieux Rudolph se mit ensuite à suivre le plus discrètement le Farfuret, le regardant fixement avec un regard avide.

Ces Pokémons étaient si rares...En capturer un serait merveilleux sur ses recherches sur le gène permettant de geler les membres d'un pokémon. Pendant des années il l'avait cherché, mais aucun pokémon Glace ne lui avait permis d'extraire ce gène si spécial profondément enfoui dans le génotype de ces pokémons. Farfuret au contraire, présentait la particularité de n'utiliser cette capacité si particulière que sur ses griffes, donc de manière locale : s'il parvenait à l'isoler en volant ce pokémon à son propriétaire - ou au pire en lui faisant une amputation d'une de ses griffes ou bien une prise de sang - il pourrait très probablement synthétiser ce gène et le réutiliser sur d'autres pokémons. Le Professeur exultait secrètement, mais il devait surtout ne pas se faire remarquer : une telle occasion ne se présentait qu'une fois dans une vie. Dès que son propriétaire s'absenterait ou baisserait la garde, il capturerait de force ce pokémon afin de lui prélever ce fameux gène, et il serait alors fin prêt pour redémarrer une carrière brillante de généticien.

Mais le prêtre en question serait-il assez fou pour se laisser avoir par une simple filature ? Cela, Rudolph en était convaincu : les prêtres de l'Eglise Arceutique sont souvent tellement naïfs et faibles d'esprit du fait de leur dévotion stupide à l'égard d'une prétendue divinité qui, Rudolph en était persuadé, n'existait pas ; qu'il devenait inconcevable du coup que ce religieux se montre plus alerte que ses semblables. Et de toute façon, que pouvait donc craindre le Professeur d'un vulgaire curé sans le sou ?

Sebastian souriait. C’était un évènement rare, surtout que les conditions ne semblaient pas exceptionnelles, mais il souriait pourtant. Il faisait beau, le soleil brillait fort, l’air n’était pas humide, et ils étaient enfin arrivés à Estyn. Tout allait pour le mieux. Un courant d’air frais caressa le visage du jeune clerc. Il venait tout juste de passer à l’église de la ville où il avait obtenue un peu d’argent et une carte de la région, sous les yeux consternés d’un prêtre. Comment pouvait-on avoir un si mauvais sens de l’orientation ? Il était à des lieux de Merelda, et il mettrait du temps à parcourir le reste de chemin. Pourtant, cela ne suffisait pas à lui faire perdre sa bonne humeur, qu’importe d’où elle vienne.

Le plus étonné par cela était sans doute Michael, qui marchait comme à son habitude aux côtés de son maître, préférant l’air frais à celui renfermé de sa pokéball. Il l’avait bien fait comprendre à son maître après en être sortit : il n’aimait pas du tout se retrouvé dans cet espace confiné. Michael donc, était étonné par la bonne humeur de son dresseur qui arborait d’habitude un visage de marbre. Ils ne se contentaient pourtant que d’aller réserver une chambre d’hôtel, suite à quoi ils iraient manger dans un restaurant pas trop cher et acceptant les pokémons. Une journée comme une autre.
Pourtant, le Farfuret sentit soudain une certaine hostilité en provenance de la foule alentours. Une Espèce de roche métallique ronde avec deux yeux et des trous un peu partout. Et Des pattes. Un Galekid aux yeux rouges l’observait. Il se trouvait perché sur les épaules d’un grand homme en blouse qui se promenait dans la ville. Rien de bien inquiétant donc. Le Félin émit cependant une vague d’hostilité envers le pokémon afin de lui montrer qui était le plus puissant des deux. Il ne sembla pas réagir, mais peu importait.
Michael continua discrètement de marcher aux cotés de son maître, celui-ci trop heureux pour remarquer quoi que ce soit. De toute façon, il n’y avait vraiment pas matière à s’inquiéter, ce n’étaient que des touristes comme tant d’autres. L’homme était même en train de regarder les produits d’une échoppe de souvenirs. Rien de plus inoffensif.

Cependant, malgré ce qu’espérait le Farfuret, le duo semblait s’intéresser à eux. En effet, ils prirent exactement le même chemin qu’eux à partir de leur rencontre. L’humain semblait intéressé par lui, ne cessant de le lorgner de ses yeux avides. Il avait un regard à faire froid dans le dos. Ils se trouvaient cependant à une distance suffisamment éloignée pour qu’ils puissent communiquer entre eux sans être entendus. Michael désigna donc discrètement le couple à son maître qui mit un certain temps à comprendre pourquoi son pokémon les pointait du museau. Il fit quelques détours inutiles pour s’assurer des craintes du Farfuret, mais celles-ci semblaient bel et bien fondées, bien que les chances que lui et Michael aient pu les intéresser soient maigres. Sebastian se mit donc à accélérer peu à peu le pas, se dirigeant vers une rue où il pourrait les semer puis les prendre à revers.
Il arriva enfin sur une place où il y avait foule, et se rentra dans cette dernière, prenant fermement son pokémon dans les bras pour ne pas le perdre. Après quelques minutes au cœur du flux humain, il en sortit, et localisa ses poursuivants grâce à la vue perçante de Michael. Ceux-ci se trouvaient en bordure de la place, les cherchant des yeux.
Sebastian décida que, pour être sur de leurs intentions, ils devraient sans doute aller leur parler. Cela les mettrait en position de force psychologiquement, et le jeune homme était également très curieux. Ils firent donc tout le tour pour se retrouver derrière les énergumènes, et, s’approchant discrètement, Sebastian dit tout fort :

« Bien le bonjour vous deux ! Je sais que vous me suiviez, mais j’aimerais bien savoir pourquoi, et je préférerais éviter toute dispute, don ça vous dirait qu’on aille prendre un verre au café qui se trouve à coté ? Par contre, ce sera à vous de payer. »

Après avoir suivi pendant un bon moment le prélat, le Professeur et son pokémon cuirassé avaient été pris à leur propre jeu. Mais si son Galekid avait été surpris en entendant le propriétaire du Farfuret leur parler - derrière eux de surcroit - en plus d'avoir totalement déjoué leur filature, Rudolph restait imperturbable en entendant l'homme au Farfuret. Tout d'abord, il ne se retourna pas, réflechissant à la meilleure réaction à adopter face à cette situation nouvelle. Puis, il se retourna lentement, tout en esquissant un petit sourire malveillant à son interlocuteur, avant de répondre froidement :

- Impressionnant. Très impressionnant pour un vulgaire prêtre. Pourquoi je vous suis cher monsieur ? Oh pour rien, les Farfuret sont si rares que je ne pouvais m'empêcher de vous suivre afin de le regarder de plus près. Oui, très beau specimen. Les griffes saines et bien aiguisées, le regard vif, les plumes soyeuses. Vous avez bien de la chance prélat de l'avoir. Pourrais-je le voir d'un peu plus près si j'accepte votre invitation ? Je suis scientifique voyez-vous, un examen plus approfondi de votre pokémon pourrait être très profitable à la Science. Prendre un verre disiez-vous ? Pourquoi pas, si cela peut faire avancer mes recherches...

Pendant que Rudolph parlait avec son art oratoire si caractéristique et terrifiant, lent et langoureux comme du poison, les deux pokémons se regardaient fixement avec méfiance : ils étaient prêts à en découdre. Le Galekid du Professeur fronçait les sourcils, le Farfuret aiguisait ses griffes, et le combat n'était empêché que par la volonté de leurs deux propriétaires respectifs. Rudolph ne voulait pas combattre ce prélat avec son Farfuret : il détestait abîmer les specimens avant ses expériences, aussi cherchait-il avant tout à persuader l'homme de foi de lui laisser examiner de plus prêt son pokémon. En le voyant en face de lui, il s'apercevait que finalement il ne serait pas utile de l'enlever, un simple examen sanguin suffirait, et lui éviterait de nombreux efforts en cas de combats. Au vu des puissantes griffes du pokémon félin, son Galekid n'était pas encore assez robuste pour parer ses coups. Aussi la diplomatie et la ruse devait-elle être privilégiée. Car telles étaient les méthodes du Professeur face aux individus malléables et accueillants. Pourquoi donc vaincre si c'était au prix de souffrances incommensurables ? Un simple examen sanguin lui suffirait pour isoler ce fameux gène qui l'intéressait tant sur ce Pokémon, et ensuite il n'aurait plus qu'à le dupliquer à l'infini.

Toujours est-il qu'après avoir dit cela, le Professeur se murait dans le silence en observant avec une précision moléculaire les réactions du prélat, en vu de la suite des évènements. Mais au vu du premier contact, il semblait aisément manipulable afin que le Professeur arrive à ses fins. Et même si cela tournait mal, son Galekid le protègerait.

Ainsi, l’homme voulait son pokémon… Il voulait l’examiner, avait-il dit. Cela ne lui inspirait pas confiance, tout en lui rappelant certains événements peu correct ou l’adulte disait lui aussi vouloir examiner l’enfant. Ou le pokémon, selon les goûts. D’ailleurs, Sebastian trouvait que l’air un peu inquiétant et le rire sordide du scientifique concordaient parfaitement avec ce genre de choses. Mais l’heure n’était pas à penser à ça, et les pratiques de l’étranger n’étaient de toute façon pas ses affaires.

Comme convenu, les deux hommes allèrent s’installer à une table, retenant mutuellement leurs pokémons qui semblaient pouvoir se jeter dessus à tout moment.
Etalant largement ses jambes sous la table pour se détendre et se mettre à l’aise, Sebastian se mit à réfléchir. L’homme semblait prêt à tout pour obtenir ne serait-ce qu’un échantillon de rognure d’ongle de Michael, mais il avait également l’air de vouloir éviter le combat. La meilleure solution dans ce cas serait sans doutes de marchander. Mais dans ce cas, que demander…
Une idée vint à alors à l’esprit du jeune clerc. La réponse était pourtant évidente… Il regarda Rudolph dans les yeux, et entama les négociations

« Mon cher, je pense qu’on devrait pouvoir faire affaire. Vous, vous voulez un échantillon de mon Farfuret. Moi, je ne vous veux rien. Mais voyez vous, j’ai toujours aimé le principe de l’échange équivalent. Donc, si vous voulez un bout de Michael, vous devrez me donner un objet… Pour quelqu’un comme vous, ça ne devrait pas être un problème. Et je pense que me donner ce que je veux pourrait vous être également profitable. »

Puis, marquant une pause, il commanda un soda cool à un serveur.

« Je m’expliquerais par cette simple question : Cela vous intéresserait-il d’étudier un Dimoret ? »

L’hameçon était lancé, il ne restait plus qu’à voir si le poisson allait mordre… Et vérifier si il était mangeable.

Assis en face de son interlocuteur dans un café, le Professeur écoutait la proposition que lui faisait ce clerc. Il n'était décidement pas aussi stupide que les autres. Il se méfiait de Rudolph, c'était un fait. Et cette proposition d'échange ne pouvait que cacher quelque chose. Néanmoins, le Professeur, en bon esprit matérialiste, savait qu'il devait offrir quelque chose pour pouvoir extraire du Farfuret les gènes qu'il recherchait si ardemment. Faisant mine d'accéder à la requête de l'homme d'Eglise, Rudolph répondit donc tout en sortant d'une des innombrables poches intérieures de sa blouse une griffe rasoir en parfait état, seul objet capable de faire évoluer un Farfuret :

- Ah vous voulez probablement parler de ceci. Une griffe rasoir, vous désirez cet objet n'est-ce pas ? Sans lui votre pokémon n'atteindra jamais son plein potentiel. Un objet extrêmement rare assurément dont j'ai l'honneur d'avoir sur moi un exemplaire en parfait état. Mais qui me dit que, perfidement, vous ne m'attaqueriez pas une fois votre pokémon évolué si je répondais à votre demande ? Et puis, donner un objet si rare pour une simple prise de sang me parait plus que désequilibré. Allons allons, vous ne pouvez pas être sérieux, si ? Si vous voulez que je vous permette d'accomplir le plein potentiel de votre pokémon, il me faudra également une petite contrepartie...Aussi je vous demande de me permettre d'administrer à votre pokémon un sérum qui l'endormira pendant quelques minutes le temps que je fasse cette petite opération de routine. Je ferais évoluer votre pokémon après avoir effectué la prise de sang en contrepartie. Acceptez-vous cette proposition ? Une évolution de votre pokémon contre sa neutralisation durant le temps de l'examen, ceci afin d'éviter tout risque pour vous comme pour moi. Le génotype d'un Dimoret est beaucoup plus concentré et dense que celui d'un Farfuret, ça pourrait être très intéressant en effet pour faire avancer mes recherches...

Dit-il en regardant fixement le prêtre avec son regard ténebreux et glacial, tout en continuant à sourire de manière malveillante. Son Galekid, pendant ce temps, continuait à regarder tout aussi fixement le Farfuret, qui ne s'en privait pas lui-même d'ailleurs. Les deux pokémons se testaient tandis que les deux hommes négociaient durement. Une chose était sûre en tout cas, Rudolph atteindrait son objectif quoi qu'il arrive. Et si la négociation échouait, il ne se priverait pas d'utiliser les moyens peu conventionnels et moraux dont il disposait sous son épaisse blouse blanche de scientifique...

Le poisson avait mordu à l’hameçon, mais il semblait prêt à lui glisser entre les doigts… Endormir son pokémon pourrait avoir de graves conséquences quant à la sécurité du jeune clerc : il se retrouverait en effet seul face au scientifique qui, lui aurait en sa possession son Galekid. Cependant, la possibilité d’obtenir un Dimoret en valait clairement la peine. Il ne restait plus qu’à savoir comment faire pour garder l’avantage dans les transactions.

Le schéma était simple : Le scientifique risquait de s’emparer de son pokémon, et de brutaliser Sebastian, mais ceci uniquement dans le cas où il garderait son pokémon. Il suffisait de faire en sorte qu’il ne l’ait plus sur lui…
Un serveur amena au jeune clerc son soda qu’il se mit à siroter tout en continuant à réfléchir.
Les conditions requises étaient don d’enlever son pokémon au vieux fou pendant toute la durée de la transaction, ainsi que, au cas où, de l’empêcher d’avoir une quelconque arme sur lui. Ce serait difficile de le convaincre, mais cela pourrait aller. Sebastian se décida à expliquer la situation à celui qui serait, dans les heures à venir, le pire adversaire qu’il n’ai jamais affronté. Ce serait au premier qui trahirait l’autre, ou à celui qui se montrerait le plus malin dans l’échange. Tout dépendrais.

« Très bien. Mais vous conviendrez cependant que de laisser à un inconnu les pleins pouvoirs sur mon pokémon, sans que je sache réellement ce que vous lui injecterez… Avouez que ce n’est pas très prudent, mais pour le plus niais des ecclésiastiques. Déjà que nous, hommes de religions, sommes bien souvent stupides et naïfs… Mais tout de même, pas à ce point. Je vous propose donc ceci : Tout d’abord, l’opération se déroulera dans ma chambre d’hôtel. Ensuite, cela se passera ce soir. Je sais bien que l’heure importe dans l’évolution d’un Farfuret, et il ne faudrait pas que tout cela ne serve à rien, n’est-ce pas ? De plus, je refuse que vous injectiez quoi que ce soit à mon pokémon. Il supportera très bien la douleur, j’en suis sur. Mais par respect pour vous, je vous laisserais le sangler. Solidement. En contrepartie, vous procèderez sans votre blouse, dans des habits sans poches que vous pourrez vous procurer en ville. Durant toute l’opération, vous me confierez votre Galekid que vous aurez mis dans une pokéball. Je placerais la pokéball dans une pièce adjacente à la chambre, la salle de bain par exemple. Une fois l’opération terminée, je vous laisserais mettre mon Dimoret dans une pokéball et on procèdera à l’échange. »

Sebastian laissa traîner son regard vers son pokémon, qui évoluerait peut-être bientôt. Celui-ci, toujours prêt à en découdre avec le Galekid, avait cependant écouté et compris la conversation qui avait eu lieu entre les deux hommes. Il accorda un bref regard à Sebastian pour lui donner son accord, acceptant de remettre son destin entre les mains du jeune homme.
Puis, reportant à nouveau son attention sur Rudolph Estenia, Sebastian acheva sa tirade.

« Je sais que tout cela peut sembler un peu paranoïaque, mais mieux vaut prévenir que guérir, n’est-ce pas ? De plus, à la base, c’est vous qui m’avez pris en filature. Et vous ne l’auriez pas fait si mon pokémon ne vous avait pas réellement intéressé. Une dernière chose, si tout se passe bien, j’aurais autre chose à vous proposer après la transaction. Quelque chose qui pourrait réellement vous intéresser… »

Rudolph Estenia jubilait à l'écoute de la proposition du clerc. Oh, bien sûr, les termes de ce marchandage avaient quelque peu changé. Mais l'essentiel restait : il allait pouvoir examiner enfin un Farfuret. Il allait respecter les termes du contrat. Mais pas n'importe comment : tout d'abord, son Galekid serait scellé dans une Pokéball de son invention, inviolable par d'autres mains que le Professeur du fait du système de sécurité tactile implanté dans l'objet. Ainsi, tout risque de vol du pokémon se solderait obligatoirement par un échec. En outre, un mouchard était implanté dans la mécanique sophistiquée de l'objet, lui permettant à tout moment de savoir où exactement se trouvait son Galekid. Après avoir réflechi aux précautions qu'il allait prendre et à toutes les possibilités possibles, l'homme de science répondit donc :

- Et bien soit monsieur, nous ferons donc comme cela. Si c'est ce que vous voulez, je n'ai pas à m'y opposer etant donné que l'essentiel est acquis. Je viendrais donc à votre hôtel ce soir à 21 heures afin de réaliser l'opération. Hé hé, nous sommes finalement arrivés à un arrangement. Au revoir donc, je vais de ce pas prendre mes dispositions pour répondre à vos exigences et préparer l'opération.

Sur ce, le Professeur se leva et quitta promptement le café, réflechissant intensivement au mode opératoire qu'il appliquerait. Si tout se passait comme prévu il aurait ce soir le génotype complet d'un Farfuret et d'un Dimoret. Les pathétiques exigences morales de l'homme qu'il venait de quitter ne pesait pas bien lourd face à ce qu'il allait pouvoir accomplir dans quelques heures...

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